Un couvent qui abrite des religieuses de l'ordre de Notre-Dame de Nazareth, aujourd'hui à la retraite.

Où il est question de Saint-Dominique

L'ordre dominicain, dit aussi des Frères Prêcheurs, est fondé à Toulouse en 1215 par saint Dominique.
Né dans le contexte de l'hérésie cathare, cet ordre religieux s'est donné pour mission l'apostolat par la prédication et l'enseignement.

Et du Père Antoine LEQUIEU (1601-1676)

En 1636, ce Dominicain jette à Lagnes (Vaucluse) les bases d'une réforme de son ordre, connue sous le nom de Congrégation du Saint-Sacrement.
Il se fait le défenseur d'une stricte observance de la règle dominicaine et fonde de nombreux petits couvents dans le Comtat Venaissin.
Cette fondation de Bédoin est sa dernière après celles de Lagnes, du Thor, de Sault, de Cadenet, Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme) et Vaison-la-Romaine.

Fondation du couvent

Le 3 avril 1676, quelques Dominicains s'installent à Bédoin et vont y rester jusqu'en 1792.
La chapelle est achevée en 1677 et les bâtiments conventuels en 1683. Destinés à accueillir un petit nombre de religieux, leurs dimensions sont modestes.
En 1794, le couvent devient le quartier général des révolutionnaires et échappe ainsi à la destruction (voir lien vers la page du monument aux victimes de la Révolution).
En attendant la reconstruction de l'église paroissiale, la chapelle du couvent sert de paroisse entre 1801 et 1821 (voir lien vers la page de l'église paroissiale Saint-Pierre).
Puis vers 1830, les bâtiments sont transformés en hôpital.

Architecture et mobilier de la chapelle

La chapelle, appelée aujourd'hui chapelle Notre-Dame de Nazareth, présente la particularité d'être orientée au nord. Elle se compose actuellement d'une seule nef. Auparavant, elle possédait deux chapelles à l'ouest, l'une dédiée à Notre-Dame du Rosaire, et l'autre à sainte Rose (religieuse dominicaine). Dans le choeur se trouve un beau retable en bois sculpté et doré.

Le père Alphonse COSTADAU (1667-1725)

Né près de Montélimar, ce dominicain passa une grande partie de sa vie dans ce couvent.
En 1717, il fait éditer à Lyon un "Traité historique et critique des principaux signes dont nous nous servons pour manifester nos pensées". De ce fait, on peut le considérer comme un précurseur dans le domaine de la sémiologie (science étudiant les systèmes des signes employés dans la vie sociale : langage, signaux, moyens de communication de masse).

De nos jours

Depuis 1968, le couvent sert de lieu de repos aux sœurs de Nazareth qui, actuellement, sont au nombre de huit.
La chapelle est ouverte à la visite tous les jours, sauf le dimanche, de 9 à 12 h et de 15 à 18 h. La messe y est toujours célébrée. Offrant une bonne acoustique, elle est également le lieu où sont donnés, en soirée, des concerts et des récitals.
Elle se visite également à  l'occasion des journées européennes du patrimoine en septembre.

D'après le texte rédigé pour le lutrin le couvent des Dominicains par Stéphanie Collet du service "culture & patrimoine" de la CoVe, complété par Sœur Georgette de Nazareth.

La chapelle ND de Nazareth en quelques photos