Un monument, appelé "pyramide", pour se souvenir des habitants de Bédoin exécutés le 28 mai 1794.

Bédoin "l'infâme"

A l'époque de la Révolution française, Bédoin compte environ 2700 habitants.
Jusqu'en 1794, malgré son modeste engouement pour les réformes révolutionnaires, le village rencontre peu de troubles.
Mais au mois de mai, la situation évolue très vite, et dans la nuit du 1er au 2, l'arbre de la Liberté qui avait été planté est arraché. Les décrets de la Convention, affichés devant la maison commune, sont traînés dans la boue et retrouvés au matin près de la fontaine du pistolet, à côté de la porte Saint-Jean.
Le 5 mai, avant le lever du jour, le village est occupé par le 4e bataillon d'Ardèche. La population est alors contrainte de se constituer prisonnière et de se regrouper dans l'église paroissiale.

Bédoin "l'anéanti"

Personne ne s'accuse d'avoir arraché l'arbre de la Liberté.
Étienne-Christophe Maigret, représentant du peuple français dans le département, saisit ce prétexte pour faire un exemple dans le Comtat où les contre-révolutionnaires sont nombreux.
Tout le village est déclaré coupable.

Le Tribunal révolutionnaire se transporte à Bédoin avec la guillotine.

Le 23 mai, deux prêtres ont la tête tranchée.
Le 28 mai, 63 personnes sont condamnées à mort et aussitôt guillotinées ou fusillées.

Puis les 3 et 4 juin, le village est incendié, ses terres agricoles stérilisées au sel. Il est rayé de la carte et son territoire est partagé entre les communes avoisinantes. Quant aux habitants, ils sont déportés et assignés à résidence dans les agglomérations voisines.

Après la chute de Robespierre et des dirigeants montagnards, les 27 et 28 juillet 1794, une pétition est lue devant la Convention en faveur des habitants de "Bédoin l'anéanti".

Le 4 mai 1795, le village est réhabilité. Cette pyramide est alors élevée sur l'emplacement de la guillotine pour commémorer les exécutions qui ont eu lieu un an auparavant et en souvenir de la destruction de Bédoin.


D'après le texte rédigé pour le lutrin du monument aux victimes de la Révolution française, par Stéphanie Collet du service "Culture & patrimoine" de la CoVe.

1865 - 1866

François-Xavier ALLEMAND, rescapé de 1794, donne un terrain pour faire bâtir une chapelle à la mémoire des victimes et demande à y être mis en terre aux côtés de onze membres de sa famille.
Sur l'emplacement où sont enterrées ces victimes des exécutions du 28 mai 1794, grâce aux dons faits par leurs descendants, Pierre ALLEMAND, curé de Bédoin, fait construire la chapelle par Alexis FARAVEL et Etienne GRAVIER.
Elle est située à la sortie de Bédoin sur la route de Flassan (voir le lien vers la page de la chapelle de Beccaras).

Le monument en quelques photos