Bédoin, un village fortifié.

Comme presque toutes les communes du Comtat Venaissin, Bédoin était protégé par des remparts.
Il semble qu'il y ait eu trois niveaux successifs de fortifications.
Au Xe siècle il est fait état d'un castrum, ce qui laisse supposer que la colline, sur laquelle se dresse le château et l'église, a été fortifiée. Vers le XIIIe siècle, l'enceinte s'agrandit au nord, au sud et à l'ouest. C'est probablement au XIVe siècle que de nouveaux murs viennent protéger à l'est les maisons qui ont débordé de l'enceinte : à cette époque le pape d'Avignon ordonne à tous les villages du Comtat de se doter de solides remparts afin de se maintenir à l'abri des bandes de pillards démobilisés de la guerre de Cent Ans. Quatre portes étaient ouvertes dans ces murs : le portail Catheron et la porte Clément au sud, le portail Saint-Jean à l'est et le portail Olivier au nord.

Le temps des guerres de religion

En 1562, pendant les guerres de religion, Bédoin est pillé par les Protestants suite à la trahison de trois de ses habitants qui ont ouvert le portail Catheron à la troupe du Capitaine MOUVANS, fidèle lieutenant du marquis de PUY MONTBRUN.
En juillet 1563, après trois jours de siège, le calviniste Gaspard PAPE, seigneur de Saint-Auban, se rend maître de Bédoin. Ce n'est qu'à la fin de l'année suivante que le village est reconquis par les Catholiques.
En 1565, un nouveau gouverneur est nommé, Lilio de Joannis. Obligation est alors faite de réparer les fortifications et "d'acheter deux pièces d'artillerie de campagne et six mousquets".
Les protestants reviennent encore une fois à l'assaut mais sans succès car la place est désormais bien défendue.

Les vestiges de fortifications


C'est dans le secteur de l'ancien portail Catheron que se trouvent les vestiges de fortifications les plus importants. Les éléments qui avaient survécu à la Révolution ont été petit à petit englobés dans des constructions ou démolis.Dans le tracé des rues, on peut toutefois retrouver facilement l'emplacement des murs et des portes du village fortifié.

De nos jours

Le portail Catheron est une ouverture entre le vestige du rempart de la 2e enceinte, à gauche, et des maisons, à droite. Il donne accès à l'église par la rue du Four neuf.


D'après le texte rédigé pour le lutrin du monument aux victimes de la Révolution française, par Stéphanie Collet du service "Culture & patrimoine" de la CoVe.

Les remparts en quelques photos